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Chez ce leader pharmaceutique, la formation n’est pas qu’une obligation… elle est surtout perçue comme le meilleur levier de développement des hommes et de l’entreprise… Un contexte où le e-learning ne dénote pas…
Patrick Jonvel, Directeur du Système Qualité Globale, le rappelle : «Ipsen est un groupe pharmaceutique de spécialité de dimension mondiale… et d’origine française». Avec plus d’1,2 milliard d’euros de revenus en 2011 et 4.500 collaborateurs dans le monde, Ipsen est un acteur incontournable dans le traitement des maladies invalidantes (neurologie, endocrinologie, uro-oncologie, hémophilie).
Chimiste de formation, Patrick Jonvel se passionne très tôt pour la formation… «Pas de développement d’entreprise sans développement humain, sans formation», un principe qui a eu l’occasion de s’exprimer pleinement dans la mise en œuvre du e-learning dans l’entreprise : «la formation à distance ne devait pas se faire au détriment de la qualité des apprentissages». Prendre les choses dans le bon ordre, en respectant un ensemble d’étapes essentielles à la réussite du projet : étude d’opportunité et analyse des risques / bénéfices, pilote et étude d’impact, décision Go/No-Go, choix d’une solution, production et mise en ligne… Une démarche rigoureuse qui éviterait bien des impasses rencontrées dans les entreprises moins méthodiques.
«Il est impératif de partir des fondamentaux et de ne pas se focaliser sur la technologie…», d’autant qu’à passer trop de temps à la veille, on finit pas n’y plus rien comprendre. Les fondamentaux, pour Patrick Jonvel, ce sont les compétences à construire. Ne pas en démordre : les dispositifs de formation sont au service de cette cause. «Des compétences, ajoute-t-il, qui sont la meilleure garantie de la performance d’ensemble…». En même temps, pas question de se priver des atouts potentiels du e-learning : former plus, mieux, plus vite, plus loin (l'entreprise est installée un peu partout dans le monde, Vietnam, Ouzbékistan, Brésil y compris), former de façon homogène… sans rupture avec la formation conventionnelle, au contraire : chez Ipsen, le e-learning s’associe au présentiel.
On ne transige pas sur la qualité, aussi le spécialiste attire l’attention sur l’importance de l’ingénierie pédagogique, qu’il est préférable de tester autant que nécessaire, par exemple dans le cadre d’un pilote avec un retour d’expérience sans concession : «On n’a pas fait l’impasse sur les points faibles, notamment sur l’austérité et le peu d’attractivité reprochées aux premiers modules e-learning… d’autant plus que les points forts étaient nombreux !» Résultat : la généralisation du dispositif s’est appuyée sur des recommandations pertinentes : des programmes courts, ciblés sur les pratiques et les méthodes de l’entreprise, et apportant quelque chose de tangible aux apprenants.
Trois ans après le dispositif est probant ; il s’est solidement établi dans l’entreprise, couvrant les grands domaines de formation médicale et scientifique qui correspondent aux produits d’Ipsen, à travers un patrimoine de modules e-learning disponibles en français et en anglais. Les promesses d’optimisation ont été tenues : les délais d’entrée en formation sont réduits, comme la durée de celle-ci, et des frais de déplacements qui étaient considérables auparavant. Le tout obtenu moyennant un investissement fort raisonnable : «Nos coûts directs et indirects sur 3 ans ont été inférieurs à quatre-vingt mille euros… soit deux mille euros l’heure de formation médiatisée…». Qui dit mieux ?
Il est vrai que l’entreprise a fait l’économie d’une plateforme LMS, préférant se concentrer sur la qualité des contenus en libre accès pour les salariés, à travers des scénarios conçus en interne et une captation des images et du son assurée par la technologie Momindum. Une question qui n’est pas évacuée par le spécialiste : «Comme tous les industriels de la pharmacie, Ipsen subit une forte pression réglementaire qui nous conduit à imaginer des nouvelles solutions d’évaluation des connaissances acquises…»
Michel Diaz
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